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L’obligation faite par la Hala’ha d’inhumer un juif exclu­sive­ment au milieu de ses con­génères et le respect absolu dû à ses osse­ments sont en effet régulière­ment men­acés. D’abord parce que la loi française ne prévoit pas l’existence de car­rés con­fes­sion­nels.Dans ce domaine tout dépend donc de la bonne volon­té des pou­voirs publics. Or, alors que la société française se crispe sur la laïc­ité, ceux-ci rechig­nent à se mon­tr­er com­préhen­sifs face aux deman­des de la com­mu­nauté juive. Il faut donc « se débrouiller » avec les espaces exis­tants à Pan­tin et Bag­neux, …. Sauf que, dans ces cimetières, les car­rés juifs sont depuis longtemps sat­urés, pous­sant des familles endeuil­lées à se rabat­tre sur des emplace­ments « mixtes ». D’autres part, la direc­tion des ser­vices funéraires de la Ville de Paris à pour habi­tude de « tra­quer » les tombes aban­don­nées et celles dont la con­ces­sion arrive à échéance au bout de quinze ou trente ans plus un delaie de 2 ou 3 ans au cas par cas. Exhumées, leur con­tenu est ensuite placé en reli­quaire pour être générale­ment et stocké dans un ossuaire con­for­mé­ment à la loi en vigueur.



Près de deux tiers des français préfèrent recourir à l’inhumation funéraire en terre plutôt qu’à la cré­ma­tion, nonob­stant le coût plus élevé d’un enter­re­ment et de la con­ces­sion funéraire. Or, l’article L2223‑4 du code des col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales prévoit l’existence d’un « ossuaire amé­nagé où les restes exhumés sont aus­sitôt réin­humes » pour les osse­ments en déshérence, tout en ajoutant que le maire « peut égale­ment faire procéder à la cré­ma­tion des restes exhumés en l’absence d’opposition con­nue ou attestée du défunt ». Une telle cré­ma­tion des restes funéraires ne parait pas con­forme à la volon­té des défunts et au respect légitime dû à la mémoire des citoyens. C’est ain­si que les osse­ments d’ascendants de per­son­nes assas­s­inées au cours de la sec­onde guerre mon­di­ale parce que juives, aujourd’hui en ossuaire, et dont les con­ces­sions n’ont pu être main­tenues par faute des descen­dants, sont men­acées de cré­ma­tion. C’est une atteinte sup­plé­men­taire insup­port­able à la mémoire des défunts vic­times de la bar­barie nazie. Pour­tant, en 2008, l’interdiction de procéder à la cré­ma­tion de défunts dont on pou­vait pré­sumer l’opposition à la cré­ma­tion avait été prévue par la loi. A cet égard, la Com­mis­sion de réflex­ion sur l’application du principe de la laïc­ité dans la République, au terme de con­sul­ta­tions éten­dues auprès de la société civile, avait jugé souhaitable que « le min­istre de l’intérieur invite au respect des con­vic­tions religieuses, notam­ment à l’occasion de l’expiration des con­ces­sions funéraires » et estime que « la récupéra­tion des con­ces­sions doit se faire dans des con­di­tions respectueuses des exi­gences con­fes­sion­nelles » (Rap­port au Prési­dent de la République remis le 11 décem­bre 2003, page 65). C’est pourquoi la mis­sion d’information du Sénat sur le bilan et les per­spec­tives de la lég­is­la­tion funéraire, présidée par Mon­sieur Jean-Pierre Sueur, avait pro­posé de « garan­tir le droit, pour toute per­son­ne qui le souhaite, que ses restes ne donne jamais lieu à cré­ma­tion » (Rap­port d’information n° 372 (2005–2006) sur le bilan et les per­spec­tives de la lég­is­la­tion funéraire – Sérénité des vivants et respect des défunts, propo­si­tion n°25). Ain­si, se fon­dant sur le principe fon­da­men­tal de lib­erté des funérailles, l’article 19 de la loi n°2008–1350 du 19 décem­bre 2008 rel­a­tive à la lég­is­la­tion funéraire, mod­i­fi­ant l’article L2223‑4 du code des col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales, était venu con­sacr­er le droit que les restes de défunts dont on pou­vait pré­sumer l’appartenance à une reli­gion opposée à la cré­ma­tion ne fasse jamais l’objet d’une cré­ma­tion, même après l’expiration de la durée d’inhumation, la reprise de la con­ces­sion par la com­mune ou le place­ment des osse­ments en ossuaire (cir­cu­laire d’application du 14 décem­bre 2009). Or, les com­munes ont rapi­de­ment été con­fron­tées à la sat­u­ra­tion des ossuaires et a la per­spec­tive de devoir con­stru­ire des ossuaires par­ti­c­ulière­ment coû­teux sur de nou­veaux ter­rains. A ce jour, on compterait environ
1300 sépul­tures en dan­ger pour lesquelles nous cher­chons une solu­tion immédiate.